Voir en ligne : Interview par Arnaud de RankArt
A propos de l’exposition galerie Caracas à Arcachon, juin juillet 2016
Voir en ligne : http://www.galerie-des-artistes-reunis.com/cv-sylvie-gedda
Voir en ligne : Partage avec Sylvie Gedda artiste peintre atypique
Page du catalogue d'exposition Agora Gallery juin juillet 2015
Au siècle dernier, dans ses « Entretiens avec David Sylvester », Francis Bacon que l’on ne présente plus, déclarait : « Une des raisons pour lesquelles je n’aime pas la Peinture Abstraite, ou qui font qu’elle ne m’intéresse pas, c’est que je pense que la peinture est une dualité et que la peinture abstraite est une chose entièrement esthétique. Elle opère toujours à un seul niveau. Elle ne s’occupe réellement que de la beauté de ses rythmes et de ses formes ».
Las !
Les constructions picturales de Sylvie GEDDA, faites de rythmes et de formes, s’intègrent dans la post-modernité de la peinture, pour exprimer une peinture abstraite parsemée de rébus figuratifs. Après l’invention de l’Abstraction par le grand Kandinsky en 1910, beaucoup d’encre a coulé pour monter aux nues ou vouer aux gémonies la Peinture Abstraite. Tout a été dit, et parfois son contraire. Figurative ou Abstraite, la peinture demeure l’un des fondements même de la structuration de la pensée créatrice qui a entretenu nombre de civilisations. Il ne faudrait jamais mettre en opposition l’Art Figuratif et l’Art Abstrait qui sont complémentaires dans ce monde où certains circulent en calèche alors que d’autres utilisent une automobile....
Les créations picturales de Sylvie GEDDA inspirent le respect. Tout dans cette peinture laisse entendre l’implication exacerbée de l’artiste sincère qui s’aventure avec application dans les cheminements parfois difficiles de l’Expression Abstraite.
La rémanence provoquée par la lecture de cette peinture demeure indiscutable, vive et parlante. Car, même après s’être détaché d’un tableau de l’Artiste, l’œil qui a observé, subit une réactivité qui n’oublie pas aisément les sensations perçues.
A l’exemple du tableau « Du ventre de l’Océan », qui exprime le mariage indicible de la démarche intellectuelle et de la réussite optique qui en résulte.
En effet, dans cette œuvre, la palette de couleurs, synthétisée sans erreur, engendre un visuel remarquable en s’alliant à un trait de composition réfléchi et explicite.
L’union Formes et Couleurs de ce tableau ne laisse pas le doute s’installer à la lecture de la composition. L’extraction du « Ventre de la Terre » des faisceaux verticaux s’élevant vers les Nues Célestes imprime au tableau une force irréversible qui côtoie sans ambages les ardeurs garances de ce magma terrestre qui anime, parfois avec violence, le noyau de notre planète.
Le résultat visuel de cette composition, dans laquelle l’infinie douceur bleutée de la Galaxie se juxtapose à la tourmente du « Ventre de l’Océan », ne souffre d’aucun défaut.
A la lecture de l’œuvre, l’œil fouille sans discontinuer tous les éléments optiques proposés. Les bleus céruléens et les rouges garances, qui demeurent deux des trois Couleurs Primaires, souvent difficiles à marier, définissent à eux seuls toute l’ambiguïté de notre Univers.
Ce bleu qui exprime l’étendue céleste pour mieux nous faire comprendre notre vérité d’homme fragile face à l’Univers, ne souffre pas de la présence de ce rouge intense qui, dans l’histoire humaine, a toujours imagé la douleur d’un Sang qui peut s’échapper d’un corps blessé, à l’exemple de ce Magma en fusion qui bouillonne depuis toujours sous nos pieds.
En conclusion, quand on observe, avec toute l’attention que cela mérite, les compositions de Sylvie GEDDA, on ne peut pas rester indifférent, tant le résultat final désiré par l’Artiste, fait montre de sa grande maîtrise technique et de sa démarche intellectuelle accessible au commun des mortels.
MAI 2009
Alain Vermont.
Critique d’Art
Expert professionnel de la peinture moderne et contemporaine.
Article paru au sein de La Tribune de Genève.